Voici un compte-rendu partiel des points importants que le Mouvement citoyen de Chambly a relevés lors de la « rencontre citoyenne » du 10 octobre 2024, où l’Atelier Urbain a présenté le projet de développement de 500 logements sur 30% de la superficie de l’ancien terrain de golf.

Poudre aux yeux ?
Le point qui est peut-être le plus important est que le projet s’est éloigné encore un peu plus de ce que la « cohorte citoyenne » avait recommandé comme choix urbanistiques. Spécifiquement, la cohorte avait recommandé des bâtiments en hauteur, pour diminuer la minéralisation des sols, et avait favorisé les espaces collectifs plutôt que les espaces privés. (Voir compte-rendu du premier atelier, page 15.)

Au tout début du deuxième atelier de travail de la cohorte, les urbanistes en charge du projet nous avaient appris que, malgré les recommandations des citoyens de la cohorte, le promoteur souhaitait pouvoir offrir de la diversité dans les types de logements, et les plans alors proposés avaient intégré moins de bâtiments en hauteur et plus de bâtiments de faible hauteur. On a pu voir les résultats dans le compte-rendu de ce deuxième atelier, à la page 16, en particulier les propositions alternatives suivantes :

Dans les encadrés, on voit les bâtiments de faible hauteur.
Et puis arrive la présentation aux citoyens, sans qu’il y ait eu d’autres rencontres avec ceux-ci entretemps. Peut-être une poignée de courriels ou de commentaires soumis à travers la plateforme Espace Chambly.
Que découvre-t-on ? (Voir compte-rendu, page 41). Le nombre de bâtiments de faible et moyenne hauteurs a encore augmenté, laissant peu de bâtiments de hauteur. On a donc complètement passé outre aux vœux des membres de la cohorte qui souhaitaient réduire la minéralisation des sols.

L’urbaniste Louis Mazerolle a d’ailleurs affirmé, pendant son intervention que « Autre point déterminant, c’est de concentrer le développement urbain autant que possible à proximité du boulevard de Périgny, ce qui permet de réduire de beaucoup la densité de la partie résiduelle où le développement est projeté ». Sauf que la concentration souhaitée, qui était bien réelle, ne visait pas seulement le nombre de logements, mais aussi la superficie occupée. On voulait qu’il y ait le moins possible de surface développée ailleurs qu’aux abords de Périgny, pas qu’on y installe les deux tiers (environ) du projet.
Au bout du compte, la densité dans la partie est du développement sera (à 33 unités/hectare) inférieure à celle que l’on retrouve (37 u./ha) dans le quartier autour de la rue Daigneault. La partie ouest occupera à peine 37% de la superficie du projet, mais 68% des logements, contre 63% de la superficie mais 32% des logements pour la partie est.
Il semble être dans le domaine des possibilités, bien que, pour le MCC, impossible à vérifier, que le promoteur ait encore une fois pesé dans la balance pour avoir le projet qu’il souhaitait, plutôt que celui que les citoyens avaient recommandé.
Information incorrecte sur la jurisprudence de Léry
L’urbaniste Alex Fortin a cité la jurisprudence de Léry affirmant « il y a eu un cas qui a été amené à la cour où il a été démontré que si on autorisait un 30% de développement, dans ces anciens golfs-là, ce n’était pas de l’expropriation déguisée (…) ».
Le cas de Léry est sans lien avec celui de Chambly, puisqu’à Léry, le terrain autorisait déjà l’usage résidentiel (« Avant le changement de réglementation, les terrains de ces citoyens étaient situés dans une zone à usage résidentiel, ce qui veut dire que le développement résidentiel était autorisé avec certaines restrictions »), ce qui n’est pas le cas à Chambly, dont le seul usage autorisé à ce jour est récréotouristique (golf), en plus de la conservation (parc).

L’urbaniste a ensuite affirmé que ce jugement avait servi de base à la décision de la Ville de signer une entente avec le promoteur pour développer 30% du golf, ce qui est faux, car la Ville avait déjà décidé de développer 30% du golf bien avant cela. Le Journal de Chambly, le 29 juin 2022, disait déjà « Notons qu’une petite portion du golf, du côté du boulevard, équivalant à environ 30 %, n’est toutefois pas couverte par le RCI, « pour des raisons de nécessité en aménagement routier et de zonage métropolitain (…) » (encore que cette explication ne tienne pas la route, mais c’est une autre histoire – il y a aussi le conseiller Jean-Philippe Thibault qui jure qu’en campagne électorale, il avait « toujours martelé que nous devions protéger au moins 70 % du terrain (…) », nous n’avons toutefois trouvé aucune trace pouvant confirmer cette affirmation). Le jugement au sujet de Léry a été prononcé en octobre 2023 (« La juge Catherine Piché a rejeté leur demande le 19 octobre [2023] »)
Information incorrecte sur un éventuel feu de circulation à l’intersection de Périgny et de Daigneault
L’urbaniste Sophie Sayad a parlé de l’intersection Périgny / Daigneault et a affirmé que le Ministère des transports du Québec (MTQ) avait refusé l’implantation d’un feu de circulation à cet endroit parce que la distance entre les feux de circulation était « non satisfaisante ». Cette explication est donnée depuis l’ère Lavoie, sans jamais que quiconque ait pu montrer le moindre document la confirmant.
Récemment, après une rencontre avec le MTQ, le directeur général Jean-François Auclair a expliqué à un citoyen que la réponse donnée par le MTQ était que l’ajout de ce feu de circulation « exigerait l’élargissement du tablier du pont et la modification de sa structure serait aux frais exclusifs de la ville de Chambly. » Cela n’est pas un refus (encore moins pour la raison donnée), c’est une acceptation conditionnelle (la condition étant toutefois très onéreuse pour Chambly). Il n’est pas dit que le MTQ ne puisse pas changer d’idée.
Rue d’est en ouest : idée abandonnée
Dans une des quelques bonnes nouvelles annoncées, la proposition ayant été faite auparavant de tracer une route reliant d’est en ouest les deux parties développées du parc a été écartée. Celle-ci ne serait pas indispensable.
Un urbaniste perd son calme
Après un court échange avec une citoyenne qui demandait plus d’explications sur ce qui venait d’être présenté, un urbaniste a perdu son calme et manqué gravement de respect envers celle-ci, soulevant de nombreuses protestations parmi les citoyens présents. Ni la modératrice ni la mairesse ne sont intervenues, bien qu’il ait été dit au début de la soirée que, parmi les comportements qui ne seraient pas acceptés ou tolérés, on trouvait « tenir des propos haineux, vulgaires ou insultants (…) »
Stationnement en surface
Semble-t-il qu’il y aura peu de stationnement en surface, « notamment par des stationnements souterrains mais aussi du stationnement sous les terrasses, notamment pour les habitations en rangées. »
Rue partagée entre voitures et piétons
Une rue sera partagée, accordant près de la moitié de sa largeur à de la végétation, dans le but d’en faire un « espace public », où les enfants pourront jouer, les adultes se rencontrer, etc.
Prochaines étapes
Les étapes à venir correspondent à la phase 2 du projet et n’ont pas encore d’échéancier déterminé. On trouve :
Étape 8 : Conception
Étape 9 : Réalisation d’un plan d’aménagement urbain
Étape 10 : Dépôt du plan final d’aménagement urbain
Merci encore pour un excellent résumé qui clarifier plusieurs points importants ! Je vais absolument soumettre mes commentaires à la municipalité.