
Le projet du golf a été lancé il y a maintenant plus d’un an et la partie réglementaire devrait se terminer dans quelques semaines. Depuis le début, tous les membres du conseil n’ont cessé de parler de transparence et d’implication des citoyens. Qu’en est-il vraiment ?
Alexandra Labbé communique beaucoup, mais la communication que les citoyens reçoivent est presque à 100% choisie par la Ville pour ne montrer que les aspects positifs du projet.
Annonce fort discrète
- L’assemblée extraordinaire du conseil le 22 janvier où le projet de développer 30% de ce qui reste de l’ancien golf a été présenté, avait été annoncée à la toute fin (dans les six dernières minutes) de l’assemblée du conseil précédent, lors du temps de parole libre des conseillers, où on n’apprend généralement rien qui soit lié à la politique municipale.
- Cette assemblée n’a ensuite été annoncée que sur les réseaux sociaux des élus (une « décision politique », a affirmé la mairesse), du moins jusqu’à ce qu’un citoyen demande au service des communications de l’annoncer. On a alors eu droit à la mention « assemblée extraordinaire du conseil municipal » avec la date, l’heure et le lieu, mais sans la moindre indication de ce dont on y parlerait.
Caractérisation environnementale
- La mairesse avait annoncé que le site ferait l’objet d’une caractérisation environnementale « très sérieuse », mais les citoyens n’y ont pas accès, car elle a été réalisée pour le promoteur, pas pour la Ville. Les citoyens paieront donc 6 millions $ pour un terrain sans savoir exactement ce qui s’y trouve. Quand un citoyen a mentionné que la Ville aurait pu obtenir sa propre caractérisation, la mairesse l’a intimé de ne pas l’interrompre pendant qu’elle « répondait » à sa question (à laquelle elle n’a finalement pas répondu).
Questions ou commentaires publics
- À la présentation du projet, le 10 octobre dernier, les citoyens n’ont pu poser des questions ou émettre des opinions publiquement. Ils pouvaient aller à des « stations déambulatoires » et poser des questions privément aux urbanistes de l’Atelier urbain. [Signalons que certains citoyens, en désespoir de cause, ont cherché à s’exprimer à haute voix, mais ils ont tous été rappelés à l’ordre et pas toujours de façon polie (voir notamment ce texte).]
La mairesse a récemment insisté que les citoyens avaient pu poser des questions publiquement, tout en expliquant que la « formule » choisie ne permettait pas de diffuser les questions et commentaires. Imaginons qu’une Ville décide que, pour la période de questions de ses assemblées du conseil, les caméras et micros s’éteignent et que les citoyens dans la salle se voient plutôt proposer de rencontrer les élus directement et en tête à tête, pour leur poser leurs questions, parlerait-on toujours d’une période de questions publique ?
Accès aux commentaires soumis par les citoyens
- À deux reprises, lors de deux assemblées différentes, un citoyen a demandé si les commentaires formulés par les Chamblyens suite à la présentation du 10 octobre pourraient être consultés par leurs concitoyens. La première fois, la mairesse a répondu qu’elle ne le savait pas. La deuxième fois, elle n’a pas répondu à la question, préférant vanter la transparence de son administration en indiquant que c’était mieux qu’à l’époque de son prédécesseur. (Scoop : ce n’est pas un exploit.)
Diffusion publique de la consultation publique
- Lors de l’assemblée du conseil de janvier, moins d’un mois avant l’assemblée publique de consultation, un citoyen a demandé à la mairesse si elle prévoyait diffuser (sur YouTube ou autres) tous les travaux qui seraient faits « et notamment (…) l’assemblée de consultation publique».
La réponse de la mairesse commençait par « Oui, bien entendu » et vantait encore une fois la transparence du processus. Mais un autre citoyen, connaissant la mairesse, a remarqué qu’elle n’avait pas répondu directement et a posé la question plus spécifiquement. Cette fois, elle a plutôt répondu qu’elle n’était « pas rentrée dans ce niveau de détail-là ».
À l’assemblée de février, à peine 16 jours avant la consultation publique, elle ne pouvait toujours pas répondre, évoquant des « technicalités qu’on n’a pas réglées ».
Peu après, elle a tout de même indiqué que le conseil avait demandé que l’assemblée de consultation soit enregistrée et « disponible pour que les gens puissent la réécouter ». L’insistance de quelques citoyens a peut-être été pour quelque chose dans cette annonce. Rappelons tout de même que l’assemblée de consultation publique pour le projet Lumicité (la première), tenue par visioconférence un mercredi après-midi (!) n’avait pas été enregistrée (lire notamment ce texte à ce sujet).
Absence de registres et de référendum
- Comme il a été indiqué dans une publication Facebook sur le site du MCC, la mairesse (à l’assemblée de février) avait préparé des notes pour expliquer pourquoi le projet ne serait pas susceptible d’approbation référendaire, mais n’en a parlé que parce qu’un citoyen a posé la question.
Depuis la première annonce de ce projet, il y a maintenant plus d’un an, on a souvent entendu les élus s’auto-congratuler au sujet de l’implication des citoyens et la transparence du processus. La réalité, c’est que les citoyens n’ont été exposés (par la Ville) qu’à de l’information favorable au projet. Pour connaître le « reste de l’histoire », mieux valait visiter le site du Mouvement citoyen de Chambly.
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