
Le jeudi 10 octobre, à 19h, au Pôle culturel, la Ville de Chambly présentera un (ou deux) projet(s) de développement de 500 logements devant occuper 30% de la superficie de ce qui reste de l’ancien terrain de golf de Chambly. À ce développement s’ajouteront l’allongement de l’avenue Bourgogne pour rejoindre la rue Daigneault, ainsi que, possiblement, une autre rue pour raccorder le nouveau développement à un des accès du site. Au bout du compte, on ne sait pas trop combien d’espace il restera pour le parc. Peut-être 65% ou 60%, on l’ignore.
Le jeudi 10 octobre à 18h, marche de la mairie au Pôle culturel pour demander au conseil municipal de respecter le choix des citoyens et protéger le terrain de l’ancien golf.
Les élus n’ont pas de mandat pour ce développement
Le 22 février 2018, 2 451 Chamblyens se sont déplacés pour signer les registres permettant de bloquer le développement de ce qui reste de l’ancien golf. Tout le monde croyait que le terrain était sauvé.
Lors des élections partielles de 2019, la candidate (aujourd’hui mairesse) Alexandra Labbé s’était prononcée clairement sur le sujet :
« La valeur estimée par certains est basée sur un changement de zonage qui a été refusé par les citoyens. (…) Tous les citoyens avaient le droit d’aller signer les registres et ils l’ont fait. Ils ont dit non. Le message est clair. »
Plus tard, elle confirmait sa position :
« Voilà ! Il y a moyen de s’assumer et d’avoir le courage de protéger cet espace-là pour les générations futures. »

Grande discrétion lors de la campagne électorale de 2021
Lors de la campagne de 2021, ni Mme Labbé ni aucun des conseillers « indépendants » élus n’a abordé un éventuel développement immobilier sur le site du golf (voir cet article, ainsi que cette comparaison). Dans son feuillet distribué de porte en porte, la mairesse ne mentionne aucunement le golf.
Un article du Journal de Montréal (parlant de plusieurs courses électorales municipales – la partie consacrée à Chambly est l’avant-dernière), est dédié principalement au sort de l’ancien golf et était donc l’occasion idéale pour Madame Labbé de dire qu’elle avait changé d’idée sur le sujet. Elle s’est plutôt contentée de dire « Oui, on veut préserver le maximum du terrain vert. Mais ça prend des aménagements routiers et tout le monde est d’accord. Il en faut pour régler notre problème de circulation. C’est impossible de convertir le golf à 100 % en site écologique » Pas un mot sur un éventuel développement immobilier et certainement pas sur 500 logements.
Quand une assemblée extraordinaire du conseil municipal a été convoquée pour annoncer le projet, en janvier 2024, l’information n’a même pas été annoncée sur le site internet de la Ville. La seule publicité qui a été faite était sur la page Facebook de certains des élus. La mairesse a expliqué qu’il s’agissait d’un « choix politique ». On aurait voulu s’assurer de n’avoir que des partisans du groupe d’élus qu’on n’aurait pas agi autrement.

Les problèmes de circulation vont empirer
Avec tous les projets en cours ou déjà approuvés en ce moment (Bennett Fleet, Lumicité, Aera, Cloriacité, rue Briand, site de la marina) ainsi que tous les projets attendus à la suite de l’adoption du Programme particulier d’urbanisme centre-ville Patrimonial et récréotouristique de Chambly, on peut s’attendre à environ 1 830 logements supplémentaires dans la Ville d’ici quelques années, soit 14% d’augmentation par rapport à la situation actuelle (voir à la fin de l’article le calcul pour obtenir ce nombre).
En ajoutant à ce total 500 logements sur l’ancien terrain de golf, on arriverait à plus de 2 330 logements ajoutés (18% de plus qu’à l’heure actuelle). La circulation est déjà extrêmement difficile aux heures de pointe, nous pouvons être assurés qu’elle va être encore bien pire. Ce n’est pas le raccordement de l’avenue Bourgogne à la rue Daigneault qui règlera cette situation comme un coup de baguette magique.

Le transport en commun ne règlera pas le problème
On le sait, malgré l’engagement électoral du ministre Jean-François Roberge, le REM ne se rendra pas à Chambly. Et à cause du REM, le temps de transport a augmenté pour plusieurs de ceux qui font le choix d’utiliser les transports en commun. Un grand nombre de Chamblyens doivent prendre
- Un autobus local pour se rendre au terminus de Chambly
- Un autre autobus pour se rendre à la station de REM de Brossard
- Le REM pour se rendre à la gare Centrale
- Et finalement, le métro pour se rendre à leur destination finale
On se doute donc qu’une grande partie des nouveaux occupants utiliseront leur voiture pour la majorité de leurs déplacements, et particulièrement pendant les heures de pointe. Ce projet aura donc un résultat net négatif en termes de problèmes de circulation.
Les environs immédiats des 26 éventuelles stations du REM sont infiniment plus propices à des développements domiciliaires à haute densité que l’ancien terrain de golf de Chambly. On le voit d’ailleurs très bien dans le nouveau quartier Solar à Brossard, à proximité du terminus de la ligne principale du REM, d’où on peut se rendre au centre-ville de Montréal en plein hiver sans mettre son manteau.

Crise climatique
On sait que les espaces verts sont une des meilleures façons de lutter contre les changements climatiques. Avec son taux de 1% de protection des milieux naturels, Chambly fait figure de parent pauvre de la Montérégie, considérant que l’objectif pour 2031 est de 17%. Lors de sa campagne électorale de 2019, la mairesse disait que ce taux de 1% était « grave ». En 2024, il semble que le problème n’existe plus.
Ces 500 nouveaux logements vont évidemment créer de nouveaux îlots de chaleur, causés par les habitations, les stationnements, les rues. Ce n’est pas comme les projets de redéveloppement du centre-ville (de Chambly), où on construit ou projette de construire sur des espaces déjà minéralisés.
Dans la Couronne Sud (de Montréal), la moyenne de pourcentage de superficie de parcs (par rapport à la superficie de la ville) est de 1,4%. Avec son pourcentage de 0,8%, Chambly atteint à peine la moitié de cette moyenne. Des villes comparables, comme Sainte-Julie ou Belœil, en ont le double ou presque.
Redisons non au projet de développement de l’ancien golf
Une consultation publique sur le projet de développement du site du golf aura lieu au Pôle culturel le jeudi 10 octobre prochain, à 19h. Les Chamblyens soucieux de leur environnement doivent s’y présenter en grand nombre et dire à la mairesse qu’ils n’ont pas, eux, changé d’avis et souhaitent toujours préserver le site.
Pour contacter vos élus, voir la liste de leurs adresses de courriel

Complément d’information sur le calcul du nombre de logements
Voici comment a été calculée l’estimation de 1 830 logements prévus à Chambly (sans compter le projet du golf) pour les prochaines années (suivre les hyperliens pour voir la source) :
Projet site Bennett Fleet : 246 logements pour la RPA et 183 autres logements
Projet Lumicité : 206 logements
Projet rue Briand : 54 logements
Projet site marina : 15 logements
Projets découlant du PPU centre-ville patrimonial et récréotouristique de Chambly : le PPU comporte, en page 54, quelques prévisions de nombre de logements. On voit déjà que ces estimations étaient inférieures à la réalité.
- En page 54, on annonce de 100 à 120 logements pour l’ancien site du motel Mon Repos. On sait maintenant que le projet Aera en prévoit 150, soit 25% de plus que la limite maximale de la fourchette de prévision.
- À cette même page, on prévoit, entre le boulevard Fréchette et la rue Petrozza, un immeuble ayant trois parts à peu près égales comportant respectivement 3, 4 et 4 étages. Cela fait une moyenne de 3,67 étages pour l’immeuble entier. Dans le projet Cloriacité, qui est maintenant prévu pour 124 logements (la première version en prévoyait 113), une part de l’immeuble occupe environ les 3/8 de la superficie et aura 7 étages. Une des deux autres parties (occupant aussi environ 3/8 du projet) aura 4 étages et la dernière partie (un quart du total) en aura 2 ou 4, on utilisera donc la moyenne, soit 3. Cela fait une moyenne pondérée de 4,88 étages. C’est donc environ 33% plus de logements que si le nombre d’étages avait correspondu aux chiffres indiqués dans le document du PPU.
- Les deux projets confirmés comportent donc, respectivement, 25% et 33% plus de logements que les estimations du PPU. Comme la fourchette totale du nombre de logements prévus va de 750 à 900 nouveaux logements, nous ajoutons, de façon prudente, 25% à la limite supérieure de cette fourchette, ce qui donne 900 plus 25% de 900, soit 1 125 logements.
La somme de tous ces projets (et en prenant en compte le fait que les projets Aera et Cloriacité sont inclus dans le total du PPU centre-ville) est donc :
246 + 183 + 206+ 54 + 15 + 1 125 = 1 829 (arrondi à 1 830).
Si on devait y ajouter 500 logements sur le site du golf, on arriverait à 2 330.
Bravo pour votre détermination à conserver l’espace vert de votre ancien golf. Votre argumentaire est excellent!
Quand « assez c’est assez » ça devrait être assez. On voit depuis quelques années que l’infrastructure de la ville n’est pas prête pour accueillir des nouveaux logements. Circulation, écoles, soins, eaux usées… Et les comptes de taxes des nouveaux habitations ne couvrent pas des dépenses qu’ils cause et que la ville (et nous autres) doit les payer.
BRAVO! Je suis 100% en accord avec votre initiative.
Ce projet immobilier grossier dépeint clairement l’amateurisme et les manques de cohésion et de vision de la mairie et de nos élus de Chambly.
Ne détruisez pas ce milieu naturel Ce serait perdre une richesse plutôt que vous enrichir en taxes . Il y a déjà beaucoup trop de circulation à Chambly .Nous n’avons pas les infrastructures nécessaires pour un autre projet NON NON NON