Résumé de la séance d’information du 2 février par Frank Durbet, urbaniste à Chambly, sur Teams, au sujet du projet immobilier Lumicité, sur l’ancien site de l’Agrico.

Représentaient également la Ville, Mme Sylvie Charest, directrice du service du développement et de la planification du territoire, et Mme Carole-Anne L.Ferland, qui a agi comme modératrice.

Le promoteur est le groupe Cholette et l’architecte est Adhoc Architectes. Le document de présentation du projet et l’avis public sont disponibles sur le site de la Ville de Chambly.

Concept architectural

M. Durbet a expliqué ce qu’était qu’un PPCMOI (projet particulier de construction, de modification ou d’occupation d’un immeuble). Cela permet de déroger aux règles d’urbanisme et de zonage pour un terrain spécifique tout en continuant de les appliquer sur le reste de la zone où le terrain se trouve.

La clientèle visée par ces logements sont les personnes semi-retraitées (55 ans et plus), ce qui expliquerait certains choix. À noter que le site de Chambly-sur-le-golf n’a pas de parc parce qu’on s’attendait à ce qu’il n’y ait pas d’enfants.

Points mentionnés

  • Il y aura un local commercial qui sera un restaurant ou une crèmerie, dont la clientèle cible sera surtout les résidents du site et les cyclistes qui se promènent le long du canal.
  • Le bâtiment le plus à l’est (tout près de Périgny au point où il franchit le canal) aura six étages et les quatre autres bâtiments auront quatre étages.
  • Le standard généralement utilisé aurait requis 316 cases de stationnement, mais il n’y en aura que 281, considérant la clientèle (semi-retraitée) visée.
  • Il y aura plantation de 90 arbres ainsi que des arbustes. On ne connaissait pas le nombre d’arbres abattus, mais on a noté que certains d’entre eux sont des arbres morts.
  • Il y aura une zone de jeux pour les enfants.
  • Seulement 26% des cases de stationnement seront extérieures, ce qui réduit la minéralisation. Toutefois, ce ne sera pas un stationnement « qui percole » (comme au Pôle culturel) à cause des coûts. Une autre option plus « verte » a aussi été rejetée à cause des difficultés ensuite à déneiger.
  • Des bornes de recharge (pour les voitures électriques) sont prévues.
  • Les toits seront pâles pour éviter les îlots de chaleur, mais ils ne seront pas « verts » (question de coûts, également).
  • Le CCU (comité consultatif d’urbanisme) a demandé (et obtenu) une maçonnerie rouge, ce qui est la « signature » de Chambly. Toutefois, il y aura un « dégradé » en escalier et une partie des étages supérieurs auront plutôt un aspect métallique très pâle. Cela permettra également de réduire la maçonnerie, et l’aspect « en escalier » rappellera les écluses.

Questions posées

Note : nous avons retiré les noms des intervenants, à l’exception de la représentante de Parcs Canada qui était là dans le cadre de ses fonctions.

  • La première personne à poser une question fut Sophie Lamarche, qui travaille chez Parcs Canada et s’intéressait donc au projet du fait de son voisinage immédiat avec le canal de Chambly, lieu historique national.
    • Elle a parlé de « rupture d’échelle » (par rapport à l’ensemble du site)
    • Comment conserver les qualités paysagères du canal?
    • Le commerce sera proche de la logette
    • Détérioration de la vue sur le canal : le bâtiment le plus proche de la logette est le plus imposant (six étages)
    • Elle note que le projet privilégie la vue sur le canal des futurs résidents des immeubles projetés, mais qu’en est-il de la vue pour ceux qui n’y habiteront pas? M. Durbet a promis d’y réfléchir.
  • Monsieur R. a noté l’absence d’élus. On lui a expliqué que la « vraie » consultation était la consultation écrite et que la séance sur Teams n’était qu’une présentation. On a également expliqué que, à l’avenir, chaque changement de zonage va donner lieu à une telle séance d’information. M. R. a mentionné qu’une assemblée publique requiert la présence de la mairesse et d’au moins un conseiller.
  • Monsieur B., qui suit les commentaires sur les réseaux sociaux au sujet de ce projet a mentionné que beaucoup de gens sont inquiets.
    • Il a demandé combien d’arbres seraient coupés, sachant que la majorité d’entre eux sont des arbres qui se trouvent présentement sur un terrain de la Ville. La réponse fut que, oui, on va couper des arbres, mais on va en planter d’autres (90 arbres et des arbustes). Le CCU a accepté ces coupes d’arbres (à une question subséquente, M. Durbet n’a pas vraiment expliqué sur quels critères le CCU se basait pour décider s’il acceptait ou rejetait de telles demandes. Il a signalé que le CCU avait accepté le projet « avec quelques demandes ».
    • M. B. a aussi demandé si les citoyens auraient accès au boisé et M. Durbet a noté la question.
  • Monsieur L. a mentionné qu’il s’agit d’un ancien site industriel, où le règlement de zonage autorise un usage commercial. Est-ce à cause de la contamination? M. Durbet a indiqué que le plan d’urbanisme (pas le zonage) permet du domiciliaire à haute densité et un PPCMOI doit respecter le plan d’urbanisme. Il a aussi dit que le terrain a déjà été décontaminé, mais il ne connaît pas le « niveau » (différents niveaux de décontamination sont requis selon l’usage, l’usage résidentiel requérant évidemment le plus haut niveau de décontamination).
  • Madame M. a demandé si on avait envisagé de forcer la construction de toits verts. Réponse : ce n’est pas le choix eu promoteur et les membres du CCU ont jugé que les aménagement « verts » au sol étaient suffisants. Mme M. a souhaité que l’on « pousse » pour les toits verts : potagers et serres sur les toits. Son souhait a été noté.
  • Monsieur L. a signalé que les PPCMOI doivent être exceptionnels et a demandé en quoi le projet rejoignait les objectifs du plan d’urbanisme, considérant qu’il comporte 10 dérogations. Réponse : on utilise le PPCMOI pour des projets d’envergure pour éviter d’avoir plein de dérogations, quand ça ne vise qu’un seul terrain. Il s’agit du troisième PPCMOI « sur la table » à Chambly. Il respecte le plan d’urbanisme, sinon il ne serait pas accepté.
  • Monsieur L. a aussi demandé de se faire expliquer la dérogation pour la marge avant : 4 mètres au lieu de 10 mètres, c’est-à-dire que le premier bâtiment (le plus à l’ouest) avancera jusqu’à 4 mètres du chemin du Canal. En réponse, M. Durbet a souligné que les façades seraient du côté de Périgny. M. L. a demandé si cette dérogation mènerait à un empiétement sur la bande riveraine (qui fait 10 mètres de large). Dans un premier temps, on a répondu qu’il n’y avait pas de bande riveraine sur les bords d’un canal, seulement sur les bords d’un cours d’eau naturel, mais M. L., ancien employé du ministère de l’Environnement a affirmé le contraire. À noter : si on se fie à Google Maps, un édifice à 4 mètres du chemin du Canal semblerait se situer à environ 12 mètres du canal.
  • Monsieur B. s’est posé la question d’intégrer un aussi gros projet dans une ville champêtre remplie d’histoire. Réponse : le CCU a validé après délibération. En termes de hauteur, le comité a accepté ce projet-là. On va avoir du 5 étages sur Périgny (RPA des Bâtisseurs).
  • Question de sécurité : le chemin du Canal « débouche » sur la 112, dans une courbe (et pourrait-on ajouter, une courbe descendante). Que fera-t-on? Réponse : La Ville est en attente de l’étude de circulation. Il y aura sûrement des aménagements pour sécuriser l’intersection. Peut-être un virage à droite obligatoire? [Mais alors, comment faire pour ceux qui veulent traverser le pont Yule?)
  • Comment le commerce (restaurant ou crémerie) fera-t-il sans stationnement? Réponse : il est prévu qu’il soit surtout achalandé par des gens qui peuvent s’y rendre à pied ou à vélo.
  • Pourquoi a-t-on accepté que le nombre de cases de stationnement corresponde à 1,32 par logement plutôt que la norme de 1,5? Réponse : la clientèle cible consiste en des semi-retraités. Le promoteur n’y voit donc pas de problème.
  • Pour la même raison, on ne voit pas d’impact sur les écoles, déjà fort pleines.
  • Pour le transport en commun, rien n’est prévu pour le moment. Cela n’a pas été mentionné dans les discussions.
  • Inquiétude sur le bruit, notamment pour le bâtiment le plus proche du boulevard Périgny (à l’endroit où il est le plus proche du pont Yule). Réponse : Il y a un corridor d’une certaine distance. Si le bruit dépasse 55 dB, des mesures doivent être prises. Le promoteur sait qu’il peut être amené à des changements pour respecter les normes, mais il n’est pas prévu de mur anti-bruit. Plutôt des changements dans l’architecture, comme un vitrage triple.
  • Autre question sur les arbres. Réponse : le sujet a été discuté à plusieurs reprises. Le promoteur va planter des arbres. On souligne que dans le boisé il y a des arbres morts. On soumet le dossier au CCU, qui a par ailleurs refusé plus de cases de stationnement justement pour protéger le (une partie du) boisé. On va conserver le plus possible d’arbres. Le nombre d’arbres conservés est adéquat. Il y a une réduction des surfaces minéralisées.
  • À une question, on indique que le CCU s’est réuni à quatre reprises : les 10 mai, 19 juillet, 20 septembre et 6 décembre.
  • Monsieur H., qui œuvre lui-même sur de tels projets à son travail, a souligné qu’il s’agissait d’une belle présentation. Il ne s’inquiète pas pour la circulation, mentionnant que les Terrasses Chambly étaient comparables. Il dit ne pas avoir de crainte pour le flux d’automobiles. Par contre, il trouve que la zone manque de variété d’usage, avec seulement du résidentiel et du commercial.
  • Les stationnements ne seront pas du type qui permet à l’eau de percoler (comme au Pôle culturel, par exemple), ce n’est pas prévu. On signale que les stationnements « en alvéole » sont plus difficiles à déneiger, mais le commentaire est pris en note. De façon générale, plusieurs options « vertes » (toits, stationnement) n’ont pas été choisis, pour une question de coûts. Pour le toit notamment, on a plutôt favorisé des aménagements au sol.
  • À noter que le chemin du Canal ne sera pas asphalté.

Consultation publique

La consultation publique écrite sur le projet se poursuit jusqu’au 9 février. Tous les citoyens peuvent faire parvenir leurs questions et commentaires par courriel à nancy.poirier@ville.chambly.qc.ca ou par la poste à : Me Nancy Poirier, Service du greffe, 1, place de la Mairie, Chambly (Québec)  J3L 4X1. N’hésitez pas à contacter aussi vos élus.