Élections provinciales – Le Mouvement citoyen de Chambly s’intéresse aux enjeux de compétence municipale

Le Mouvement citoyen de Chambly (MCC) a contacté, ou essayé de contacter, les cinq principaux candidats et candidates qui se présentent dans la circonscription de Chambly. Nous leur avons soumis cinq questions, touchant trois thèmes : espaces verts, patrimoine et démocratie municipale, mais toujours dans une optique de compétence municipale.

La candidate du Parti québécois (PQ), Marie-Laurence Desgagné, a rencontré quelques-uns de nos membres dans une « assemblée de cuisine ». À souligner toutefois que cette rencontre a eu lieu avant que le PQ ne publie son programme officiel. Quelques jours plus tard, le candidat de Québec Solidaire (QS), Vincent Michaux-St-Louis, a fait de même. Il a également fourni, quelques jours plus tard, des réponses écrites à nos questions. Le candidat de la Coalition Avenir Québec (CAQ), Jean-François Roberge, après avoir annulé, à cause de la météo, un événement prévu, a rencontré un groupe à son local électoral une semaine avant le vote. Le candidat du Parti conservateur du Québec (PCQ), Daniel Desnoyers, nous a contacté par téléphone, mais pour des raisons familiales, n’a pu s’engager à nous rencontrer. Finalement, la candidate du Parti libéral du Québec, Lina Yunes, n’a pour l’instant pas répondu à nos demandes.

Comme nous n’avons pu obtenir de réponses de la part de tous les candidats, nous avons fouillé les programmes des partis pour voir si certaines des sujets de nos questions y étaient abordés. Cet article porte sur la partie « patrimoine » de nos questions.

Voici la question :

Protection du patrimoine bâti

Pour le patrimoine. La protection du patrimoine bâti est à cheval entre l’urbanisme et la culture. Des lois et des outils existent, malgré cela, le patrimoine disparaît à vue d’œil. Que pensez-vous de l’idée d’une politique nationale uniquement consacrée à la protection du patrimoine ?

Quelles seraient les premières actions de votre parti en la matière ?

Voici les réponses que nous avons obtenues et/ou les éléments des plateformes des partis que nous avons trouvées touchant à ces sujets.

Lina Yunes (PLQ)

Voici les trois derniers paragraphes (page 97) de la plateforme du Parti libéral du Québec, dans sa section sur la culture et les télécommunications (pages 94 à 97) :

Protéger et faire briller notre culture, ça passe aussi par la valorisation de notre patrimoine. Or, le nombre de bâtiments patrimoniaux détruits ou menacés n’a cessé d’augmenter ces dernières années à cause du manque de leadership du gouvernement caquiste. Les démolitions par abandon se multiplient et rien n’a été mis en place afin de freiner cette tendance. Les bâtiments témoins de notre histoire s’effacent peu à peu ou sont vendus, une situation qui consterne de nombreux citoyens. Il y a urgence d’agir de manière efficace afin de faire reconnaître, par leurs propriétaires et les municipalités, la valeur économique des bâtiments patrimoniaux. Il faut rendre la préservation plus rentable que la démolition.

Un bâtiment à valeur patrimoniale en bon état exerce un impact positif sur le prix de vente des propriétés à proximité, dont la valeur ne peut qu’augmenter. Un patrimoine bien entretenu peut également stimuler le tourisme et le sentiment de fierté local. Bref: la protection de bâtiments patrimoniaux est payante pour les municipalités sur le plan des revenus fonciers, pour l’économie locale sur le plan touristique et même bénéfique pour l’environnement.

C’est pourquoi nous offrirons un congé de taxes foncières de 10 ans, sous forme de compensation aux municipalités, pour tout propriétaire ou acquéreur d’un bâtiment patrimonial inutilisé qui le restaure pour l’habiter ou le louer à des fins résidentielles ou commerciales. Ce sont les bâtiments à valeur patrimoniale inutilisés qui sont le plus à risque de démolition, car leur état se dégrade rapidement lorsque des travaux de rénovation sont rendus nécessaires.

Vincent Michaux-St-Louis (QS)

M. Michaux-St-Louis nous a soumis des réponses écrites après notre rencontre. Voici sa réponse sur cette question, extraite du programme de QS (page 19) :

Pour préserver notre héritage architectural, Québec solidaire s’engage à créer « SÉPAQ patrimoine » afin d’acquérir des bâtiments patrimoniaux pour les transformer en établissements touristiques et en centres culturels. Dans cette optique, nous créerons également une commission permanente du patrimoine afin de prendre en charge le patrimoine bâti, naturel, mobilier, archéologique et immatériel du Québec.

Pour plus de détails sur le projet « SÉPAQ patrimoine », voir cette page du site de QS.

Daniel Desnoyers (PCQ)

La plateforme du PCQ sur la langue, la culture et l’immigration parle (section 6.2.5) de patrimoine « matériel et immatériel ». Dans le cas du patrimoine bâti, il met surtout l’accent sur le patrimoine religieux :

Le patrimoine religieux bâti (églises, couvents et collèges) est le fruit du travail et du dévouement de nos ancêtres qui ont édifié le Québec.

Le programme inclut deux propositions, indiquant qu’un gouvernement du Parti conservateur du Québec :

  • Mettra sur pied un programme de soutien et de préservation du patrimoine tant matériel qu’immatériel.
  • Soutiendra les sociétés historiques régionales participant à l’effort national de préservation de notre patrimoine, en plus de mettre en œuvre un programme de préservation des archives des communautés religieuses présentes tout au long de l’histoire du Québec.

Jean-François Roberge (CAQ)

Dans la partie de son programme touchant la « fierté », la CAQ souhaite « donner une seconde vie aux églises québécoises ». Elle s’engage notamment à

Investir 40 millions de dollars supplémentaires au cours du mandat pour mettre en valeur, restaurer et requalifier les bâtiments patrimoniaux religieux.

Le 21 septembre, M. Roberge a parlé spécifiquement de patrimoine bâti (article du journal Le Montérégien), mettant également l’emphase sur les églises.

Marie-Laurence Desgagné (PQ)

Dans son programme, le PQ fait mention du patrimoine « matériel et immatériel » (page 15) :

  • protéger, mettre en valeur et célébrer notre patrimoine matériel et immatériel;

Il s’engage à :

  • revoir la Loi sur le patrimoine pour freiner la destruction de bâtiments patrimoniaux, et mettre en place des incitatifs financiers afin d’encourager la restauration des lieux et des immeubles historiques;
  • assurer la mise à jour des données sur la protection du patrimoine culturel immobilier au Québec;