À l’assemblée du conseil de juillet, Jean-Philippe Thibault s’est souvenu s’être fait reprocher de ne pas s’être identifié comme candidat lorsqu’il s’est présenté au micro lors de la campagne électorale de 2021.

Il en a profité pour mentionner :

« la majorité des intervenants [il voulait sans doute dire « interventions »] de ce soir ont été faites par des gens ayant annoncé leur intention de se présenter aux prochaines élections. »

Le reproche mentionné lui en a effectivement été fait, dans le texte « Tous les citoyens ont leur place dans les débats de la campagne électorale! » Mais il est dommage que ce soit la partie qui ait le plus retenu son attention, car c’était vraiment un point mineur dans le texte, qui s’attardait plutôt à d’autres parties de son intervention.

Information fausse

M. Thibault avait affirmé faussement que des citoyens avaient « [fait] valoir leur point en tant que (…) membres d’un mouvement partisan pour faire avancer un agenda quelconque ». Mais ceux qui ont écouté cette assemblée savent que le conseiller Thibault est le seul à avoir parlé de mouvement (qu’il soit « citoyen » ou « partisan ») de toute la soirée. Plusieurs se sont demandé où il avait pris ça.

Il avait précédemment reproché à certains citoyens de s’être « immiscés dans la campagne électorale en utilisant le conseil de Ville pour faire des points ». Mais qu’était-il en train de faire lui-même ? Essayait-il de dire que seuls les candidats ont le droit de s’exprimer lors des campagnes électorales ?

La non-question

Il avait aussi profité du micro pour, non pas poser une question (sans que ça gêne la mairesse, qui est pourtant généralement pointilleuse à ce sujet, sauf quand il s’agit de citoyens dont l’opinion lui est favorable), mais plutôt demander aux élus qui se représentaient aux élections de s’engager à respecter un code d’éthique imaginé par lui-même, et qui exigeait que leur campagne soit « propre, sans bisbille et sans partisanerie ». Une des conseillères avait affiché sa stupéfaction : comment fait-on une campagne électorale sans partisanerie ?

Faut-il le préciser ? Si on lui a, à l’époque, reproché de ne pas s’être identifié comme candidat, c’est que son intervention n’était pas une question d’intérêt général, mais une tentative d’imposer ses propres règles aux candidats à la course électorale qui commençait à ce moment. Il s’agissait d’une manœuvre strictement électoraliste, à laquelle la mairesse n’a pas eu la volonté de mettre fin. Il aurait été la moindre des choses que les gens comprennent ce qui amenait M. Thibault à faire de telles demandes aux élus.

Promesse non tenue

Deux semaines plus tard, M. Thibault manquait à son propre code d’éthique électoral, refusant sur Facebook l’offre du groupe Dernier espace vert de Chambly de le rencontrer. Ce message a depuis été effacé (comme tous ceux que M. Thibault a publiés sur le site du Mouvement citoyen de Chambly au fil des années), mais nous l’avons conservé. Pour les curieux, il avait été publié dans le cadre de cette publication sur les positions des candidates à la mairie au sujet du golf.

Les dirigeants du mouvement citoyen Dernier espace vert de Chambly sont des personnes hautement qualifiées qui se préoccupent de l’avenir du site de l’ancien golf de Chambly depuis bien plus longtemps que M. Thibault, mais celui-ci n’a même pas voulu les rencontrer (ils habitent pourtant presque tous dans son district, et c’est apparemment le candidat Thibault lui-même qui avait suggéré cette rencontre), sous prétexte qu’ils avaient des liens étroits avec le parti contre lequel il se présentait. Drôle de façon de ne pas faire de partisanerie !

Et la mairesse là-dedans ?

La mairesse a apparemment jugé que cette intervention respectait ses règles pourtant très strictes et a spontanément répondu « Je peux m’engager, mais je peux pas engager le reste du conseil. » Le lendemain du vote par anticipation, toutefois, elle ne pouvait apparemment plus se retenir, et y allait d’une forte charge :

« Vous êtes nombreux à m’écrire en privé, à me contacter directement pour vérifier ce que vous avez lu ailleurs, qui vous semble sonner faux et à vouloir vous assurer de mes engagements et de la véracité des informations que certains cherchent à faire circuler. Merci !

« Nous avons, ensemble, dénoncé cette politique de mensonges, d’attaques personnelles et de désinformation. Nous nous sommes dit, lors de l’élection de 2019 : « C’est assez, il faut faire de la politique différemment à Chambly et nous n’acceptons plus les campagnes de salissage. » »

Dans ces deux paragraphes, elle n’y va pas avec le dos de la cuillère, dans les accusations « de mensonges, d’attaques personnelles et de désinformation. » Ce qu’on aurait voulu savoir à l’époque (et qu’une citoyenne a demandé, mais son message a été effacé par la modération de l’équipe de la mairesse), c’est :

Qui a dit quoi, à qui, quand et dans quelles circonstances ? Parce que force est de constater que les accusations de la mairesse n’étaient rien d’autre que des affirmations gratuites, des insinuations. Les anglophones parlent d’« innuendo », pratique qui a typiquement une connotation très négative.

Ce qu’on sait, c’est que des citoyens la soupçonnaient de vouloir construire des condos sur le golf. Cette question, notamment, sur une autre publication, d’un autre site :

Sa réponse :

Vous aurez noté qu’elle n’a pas répondu. Pourtant, il suffisait d’un oui ou d’un non. On sait maintenant quelle était la vraie réponse.